Pour barrer un bateau à travers une tempête …. il faut un mental d’acier. Pour accompagner une équipe dans un plan social, ce même mental est sollicité.

Mesdames les managers, voici quelques conseils pour tenir le cap dans ce contexte très difficile :

1. Prendre soin de soi avant tout

Vous êtes le phare dans la tempête. Vous êtes la personne sur qui les équipes vont avoir besoin de compter, se confier. On va vous demander de faire votre job et de travailler aussi sur tous les projets de la fusion. En plus de votre job habituel. Et évidemment de soutenir votre équipe dans ce contexte. Vous allez faire de longues journées. Alors, vous devez vous préparer comme une sportive de haut niveau. Bien dormir, bien vous alimenter, faire du sport, des bons moments en famille, avec vos amis, si précieux.

2. Accepter l’imprévu

Comme vous naviguez dans la tempête, le chemin est parsemé d’imprévus. Il faut être extrêmement flexible, comme un chat. Accepter que votre agenda change trois fois par jour, accepter que les informations contradictoires arrivent. Se préparer à ce qu’une demande arrive dans l’heure et doive être traitée immédiatement. Vous attendre à ce qu’une personne de votre équipe puisse venir en pleurs ou en colère dans votre bureau sans prévenir. Moi qui était à cheval sur les règles de fonctionnement, j’ai totalement changé de manière de fonctionner. J’ai appris à lâcher prise et j’ai beaucoup travaillé ma flexibilité.

3. S’appuyer sur son équipe de pairs

Au comité de direction, nous avons eu le soutien d’un coach à cette période-là (merci Pierre ! ). Et c’était vraiment nécessaire. Nous avons été préparés mentalement, accompagnés dans nos émotions. Il nous a permis de nous libérer de nos peurs et craintes. Nous devions tenir la barre du bateau. Impossible d’être seul. Tenir le cap en équipe. Que vous soyez au comex ou non, vous avez besoin du soutien de vos pairs. Demandez-leur des conseils. Partagez avec eux, vos doutes, vos craintes, vos peurs mais rester digne et à l’écoute de votre équipe. Elle a besoin de vous.

4. Accueillir les émotions de votre équipe directe et les vôtres

Des portes qui claquent, des pleurs, des cris. Des personnes extrêmement fortes qui s’effondrent, c’est ce que vous allez vivre. Et c’est normal. Accueillez avec empathie ces émotions. Sans être le sauveur ou promettre des engagements que vous ne pourrez pas tenir. Mettez des limites aussi. Vous aussi vous avez le droit de craquer ou d’être moins performante ou de ne pas savoir car vous aussi, vous êtes directement concernée. Et vous avez le droit de le dire à votre équipe : « aujourd’hui, c’est aussi compliqué pour moi et je vous demande d’être compréhensifs ».

5. Un management de proximité important

On communique encore plus dans un plan social. Même si on n’a pas forcément beaucoup plus d’informations. Des réunions d’équipe régulières même informelles. Il faut absolument communiquer sur les informations qui sont à votre disposition et sur lesquelles vous avez le droit de communiquer. C’est important pour votre équipe. Passez dans les bureaux. Allez boire un café. Prenez ce temps là avec vos équipes. Mon conseil : soyez franches et sincères avec votre équipe. Il faut savoir leur dire que vous savez mais que vous n’avez pas le droit de le dire.

Protégez-vous aussi. Fermez la porte quand vous avez besoin de vous concentrer ou de vous recentrer, partez marcher 15 minutes si besoin. Vous êtes le phare dans la tempête, n’oubliez pas.

6. Continuer à communiquer au sein des autres services

La nature humaine fait que chacun a tendance à retourner dans sa grotte, dans sa zone de confort et de ne plus faire de transversal entre les services. C’est là l’erreur. Dans un contexte classique, il nous parait tout à fait naturel de travailler en bonne intelligence avec les autres départements, de rendre service même si ce n’est pas écrit dans votre description de poste. En plan social, beaucoup ont envie de montrer leurs compétences et donc se recentrent sur leur poste et ne prennent plus le temps d’œuvrer pour le collectif. Or, la machine ne fonctionne pas sans le collectif.

7. Accepter que les règles sautent

Les règles étaient établies ? Fini. Fini pour deux raisons : deux sociétés fusionnent, par exemple et donc les règles de l’ancien monde sont remises en question, puis la peur qui monte et qui génère des comportements de rebellions. D’autres règles les remplacent. Les règles de l’humain avant tout. Les règles de l’ici et maintenant. Donnez envie au quotidien, continuez de créer le lien, accepter les failles. Ce qui peut vous aider, c’est le cadre de l’entreprise. Reparlez du cadre de l’entreprise car le cadre rassure et apaise.

8. Reparler encore et encore des projets professionnels de chacun

Chaque personne a besoin de savoir que sa vie ne dépend pas de ce plan social et de l’entreprise. C’est pour cela que, évaluation annuelle ou non, il faut prendre le temps avec chaque personne de son équipe de parler de leur projet professionnel. Dans leur carrière, qu’est ce qui a été important pour eux ou pas, zones de plaisir ou de déplaisir ? quel est leur rêve dans l’absolu ? quelles sont les étapes pour y accéder ? C’est aussi une façon pour votre équipe de prendre du recul sur la situation et de prendre conscience que leur carrière dépend avant tout d’elle-même. C’est une façon de consolider leur socle professionnel.

Si vous êtes dans cette situation, je suis de tout cœur avec vous car je sais que vous devez passer par des montagnes russes émotionnelles. Personne n’est vraiment préparé à vivre cette expérience et on peut se sentir très seule.

Je suis là, à vos côtés, si vous en avez besoin.

Avec toute mon amitié,

Decisionellement vôtre,

Anne-Gaëlle

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